Sélestat, si loin et si près

Arnaud Freppel (au shoot), qui a été l’un des meilleurs Sélestadiens hier soir à Dunkerque, a aussi livré un beau duel avec l’ancien de la maison violette, Baptiste Butto. Photo d’archives Thierry Gachon

Sans faire un match exceptionnel et en étant menés du début à la fin (27-31), les Sélestadiens ont pourtant quitté Dunkerque hier soir au terme de la 12 e journée de Division 1, avec le sentiment qu’ils auraient pu mieux faire, sans quelques imperfections qui leur ont fait perdre le nord lors des moments clés.

Perdre de quatre buts dans l’antre d’une équipe qui vient d’aligner son dixième succès de rang toutes compétitions confondues n’a rien d’infamant pour un candidat au maintien en Division 1. C’est ce qui est arrivé hier soir au Sélestat AHB, victime de l’équipe en forme du moment depuis qu’elle a récupéré ses deux blessés du début de saison : Lamon et Bosquet. Pourtant, Arnaud Freppel et ses coéquipiers auraient pu espérer faire encore mieux. Surtout au cours d’une deuxième période beaucoup plus aboutie qu’une première mi-temps bien trop brouillonne pour espérer davantage qu’un écart de quatre longueurs déjà (16-12).

Sélestat se complique la vie

Car c’est dans ces trente premières minutes que les Alsaciens ont peut-être laissé passer leur chance. Gênés par une défense nordiste compacte et agressive, les Sélestadiens ont eu bien du mal à développer leur jeu et se sont surtout compliqués la vie en lâchant trop de ballons (8 dont 5 durant les dix premières minutes). Ceci a contribué à faciliter la tâche aux locaux, dont Baptiste Butto, formé en Alsace centrale, qui s’est mis en évidence en inscrivant la moitié des buts de Dunkerque lors du premier acte.

À 5-1 à la dixième minute, Sélestat était vraiment mal parti. Mais il a suffi de l’un ou l’autre « stop » en défense pour redonner des couleurs aux Violets (5-4, 14 ^e). Avec la cinquantaine de supporteurs venus en bus pour les soutenir, ils se sont donc remis dans la course. Avec notamment un Pesic qui mettait toutes ses occasions au fond mais qui était pénalisé d’une deuxième exclusion dès la 29 ^e minute. Toujours à deux longueurs derrière les Dunkerquois (10-8, 20 ^e), les Sélestadiens ont laissé se creuser l’écart dans les dernières minutes pour finir à 16-12 à la pause.

Une impression contrastée

L’entame du deuxième acte allait être bien meilleure pour les Violets, qui courraient comme des lapins après avoir volé des ballons pour revenir rapidement dans la course. Et au pivot, Valentin Aman était tout autant en réussite que son homologue serbe en rentrant ses quatre tirs, si bien qu’à la 38 ^e minute le SAHB était revenu dans le sillage de l’USDK (19-18). Le coup redevenait jouable.

Mais au lieu de réussir à égaliser comme cela aurait pu être le cas en plusieurs occasions, les Alsaciens se heurtaient à Annotel, plutôt discret jusque-là. Sentant la menace, les coéquipiers du gardien dunkerquois resserraient le jeu pour passer un 5-0 en à peine quatre minutes qui étouffait la rébellion alsacienne dans l’œuf (24-18, 44 ^e).

Pas tout à fait car c’est au moment où on les croyait cuits que les Sélestadiens retournaient à la mine pour en remettre une couche grâce à l’activité de Freppel sur le côté droit (25-23, 51 ^e). Même une infériorité numérique ne les arrêtait pas (26-25, 53 ^e).

Mais c’était là leur chant du cygne. « À force de courir après le score, on y a laissé des plumes, soupirait Arnaud Freppel, le meilleur buteur visiteur. En face, c’était costaud et les cinq dernières minutes ont été très dures. On aurait pu les accrocher un peu plus, mais lorsque nous étions menés de six buts, on aurait très bien pu lâcher et craquer. » Cela n’a certes pas été le cas mais cela n’a pas été suffisant non plus. 

De notre envoyé spécial Christian Weibel